Πέμπτη 25 Φεβρουαρίου 2016

L’Agence internationale de l’énergie met en garde contre le sous-investissement pétrolier (Le Monde.fr, 22.02.2016)

 

Le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a prévenu des dangers du sous-investissement pétrolier, lundi 22 février, lors de la conférence IHS CERAWeek qui se tient à Houston (Texas). « Il est confortable pour les consommateurs de se laisser bercer par les stocks importants et les prix bas d’aujourd’hui, a souligné Fatih Birol en ouvrant ce « Davos de l’énergie » organisé, chaque année, dans la capitale américaine du pétrole. Mais ils devraient voir ce qui est écrit sur le mur : la réduction historique des investissements nous prépare à de mauvaises surprises dans un avenir pas si lointain. » 

Après avoir reculé de 24 % en 2015, les capitaux investis (« capex ») dans l’exploration-production d’hydrocarbures devraient encore baisser de 17 % en 2016. Ces deux années de baisse consécutive sont « une première » depuis l’effondrement des prix en 1986, prévient l’agence dépendant de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport sur le marché du pétrole à moyen terme lancé au cours de la conférence de Houston.

Déplétion naturelle des champs « matures »

L’investissement est en partie consacré à maintenir la production dans les champs matures, dont la déplétion est naturelle et rapide (– 6 % par an en moyenne), notamment en mer du Nord ou au Moyen-Orient. Or, au rythme actuel de la progression des capex, seulement 4,1 millions de barils s’ajouteront chaque jour à l’offre globale en 2015-2021 grâce aux Etats-Unis et à l’Iran, contre 11 millions en 2009-2015, calcule l’AIE. Même si la Chine n’a plus la soif d’or noir du début de la décennie, cette offre additionnelle sera insuffisante pour répondre à la demande, ce qui va entraîner une remontée des prix.
Pour l’heure, les puits de pétrole donnent à plein et les réservoirs débordent. Comme les compagnies et les grandes banques, l’AIE table donc sur la persistance de prix bas en 2016 en raison d’une offre toujours excédentaire, « à moins d’un événement géopolitique majeur », nuance-t-elle.
« Ce n’est qu’en 2017 que nous observerons enfin un alignement de l’offre et de la demande, mais les stocks énormes accumulés freineront le rythme du redressement des prix. » Avec 3 milliards de barils, ils sont à leur plus haut niveau depuis les années 1930. Et « d’importantes innovations techniques », comme la fracturation hydraulique et les puits horizontaux, permettent d’extraire un brut en grande quantité naguère inexploitable.

Hausse de la consommation

La politique des vannes ouvertes de l’Arabie saoudite, qui a fait plonger les prix, a lourdement pénalisé de petits producteurs américains de pétrole de schiste. Leur production devrait décliner de 600 000 barils par jour (sur 4,5 millions) en 2016 et de 200 000 barils par jour en 2017, avant de se redresser pour atteindre 5 millions d’ici à 2021.

A cet horizon, les Etats-Unis pomperont 14,2 millions de barils, un niveau sans précédent dans leur histoire, avance l’AIE. Ces chiffres doivent être pris avec beaucoup de précaution. Il demeure que si les cours remontent à 50, voire 60 dollars à la fin de la décennie, les shale oil redeviendront rentables. Et les Américains assureront alors les deux tiers du surplus de production des pays non-OPEP.
En 2021, la production quotidienne des pays de l’OPEP devrait s’élever à 36,4 millions de barils, celle des autres producteurs à 59,7 millions. Soit un total de 96,1 millions. Parallèlement, la consommation d’or noir continuera à augmenter pour atteindre 101,6 millions de barils. Il manquera 5 millions de barils à l’appel. C’est dire si l’avertissement de l’AIE sur l’investissement est à prendre en considération.

Jean-Michel Bezat
Journaliste au Monde

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