Δευτέρα 8 Φεβρουαρίου 2016

Grâce au pétrole, le déficit commercial de la France s’est réduit (Le Monde 5-2-2016)

Grâce au pétrole, le déficit commercial de la France s’est réduit

LE MONDE ECONOMIE | • Mis à jour le | Par

Les importations de la France, qui ont augmenté « modérément » selon les Douanes (+ 1,2 %) ont été « tirées vers le bas par la chute des approvisionnements énergétiques due au reflux du prix du pétrole ».

C’est une bonne nouvelle pour la France. En 2015, le déficit commercial français s’est réduit pour la quatrième année consécutive. Il est ressorti à 45,7 milliards d’euros, en amélioration de 21,6 % par rapport à 2014, selon les chiffres publiés vendredi 5 février par les Douanes.

« Nos exportations ont progressé plus vite que le commerce mondial (+ 4,3 % contre + 2,6 %). Pour la première fois en une décennie, le nombre d’entreprises françaises exportatrices a augmenté, passant de 121 000 à 125 000, ce qui est une très bonne nouvelle. Toutefois, avec un déficit de plus de 45 milliards d’euros, la France n’a pas de quoi fanfaronner », a expliqué au Monde Matthias Fekl, le secrétaire d’Etat au commerce extérieur.
Dans le détail, les exportations ont été soutenues par les livraisons aéronautiques et la reprise du marché automobile, particulièrement dans les pays du Sud de l’Europe. Les importations, qui ont augmenté « modérément » selon les Douanes (+ 1,2 %) ont été « tirées vers le bas par la chute des approvisionnements énergétiques due au reflux du prix du pétrole ». Leur hausse, alors qu’elles avaient reculé de 0,6 % en 2014, reflète toutefois le regain de dynamisme de la croissance française (+ 1,1 %), tirée par la consommation.
« Jamais, dans les années précédentes, on n’avait observé une telle amélioration [du solde commercial] », se réjouit Hélène Baudchon, économiste France chez BNP Paribas.

Facteurs extérieurs

C’est que la France revient de loin. Après une dégradation continue entre 2002 et 2011, où il avait atteint un point bas à – 74,5 milliards d’euros, le solde commercial tricolore se redresse depuis quatre ans. Mais ce bon score tient largement à des facteurs extérieurs, et d’abord à la chute du pétrole. Divisé par deux en 2015, le prix du baril a permis un allégement de 14,6 milliards d’euros de la facture énergétique.
La dépréciation de l’euro face au dollar, en rendant moins chers les produits européens, a aussi favorisé les exportateurs français. « Mais cela a essentiellement joué sur les marchés en dollar, car de nombreuses autres monnaies [asiatiques, sud-américaines] se sont dépréciées plus vite que l’euro », explique Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermès.
Dernier facteur extérieur, la vigueur de la reprise européenne. « On oppose régulièrement la France à ses voisins en matière de compétitivité, mais si nous allons mieux, c’est parce que l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie vont mieux ! L’Europe constitue un véritable filet de sécurité, notamment face aux turbulences des pays émergents », résume M. Subran.
Les efforts internes de la France, notamment en termes de coût du travail, semblent aussi commencer à payer. La mise en œuvre du pacte de responsabilité et du crédit d’impôts compétitivité emploi (CICE) ont produit leurs premiers effets en 2015 sur le coût salarial et les marges des entreprises. Dans l’industrie, la progression du coût salarial tricolore est devenue moins importante qu’en Allemagne.
« Au total, le coût horaire de la main-d’œuvre française dans l’industrie manufacturière se situe en dessous du niveau allemand (37,3 euros en France contre 39,1 euros en Allemagne), alors que les niveaux étaient comparables en 2012. Dans l’ensemble des secteurs marchands, la France conserve en revanche un coût horaire du travail nettement supérieur (6 % environ) à l’Allemagne », détaille l’institut de conjoncture Coe-Rexecode dans son rapport sur la compétitivité française, publié jeudi 4 février.
Reste que le CICE est régulièrement accusé de manquer sa cible. Il concerne les salaires jusqu’à 2,5 fois le smic, alors que les rémunérations dans les secteurs industriels, principaux exportateurs, se situent souvent au-dessus. « Dans la chimie, le raffinage et la pharmacie, moins de 40 % de la masse salariale est éligible au CICE », indique Paul Chollet, en charge de la France chez Coface.

Faiblesses structurelles

Au-delà de la stricte question des coûts, tout l’enjeu pour la France consiste à s’améliorer en matière de qualité, d’innovation et de montée en gamme - ce que les économistes nomment, dans leur jargon, la « compétitivité hors coûts ».
« Les faiblesses du commerce extérieur français se situent autant du côté des exportations (à développer) que des importations (à modérer). Pour accroître les exportations, il nous faut apprendre à nous démarquer davantage par la qualité, un service après vente performant, une marque (comme dans le luxe), un haut niveau de technicité (aéronautique). Mais aussi développer la taille des entreprises et mieux les accompagner à l’export », détaille Mme Baudchon.
De fait, les parts de marché de la France à l’export, passées de près de 5,7 % fin 1992 à 3,3 % fin 2011, ont beau rester au-dessus de 3 % depuis 2012, elles ne progressent pas. Surtout, en dépit d’un déficit commercial qui se résorbe, « le solde des échanges industriels poursuit sa dégradation régulière (– 31 milliards d’euros en 2015 [estimation] contre – 6,7 milliards d’euros en 2005) », souligne Coe-Rexecode.
Conscient du problème, M. Fekl avait remis en décembre 2015 devant les députés un rapport du Quai d’Orsay pointant les faiblesses structurelles du commerce extérieur tricolore, et sa trop grande dépendance à la réduction de la facture énergétique. Parmi les chantiers menés par M. Fekl, un meilleur accompagnement des PME-ETI à l’export, des efforts pour associer PME et grands groupes à l’international et la création d’un guichet unique regroupant Business France, Coface et Bpifrance. Avec l’idée, partagée par tous les observateurs, qu’au-delà des barrières tarifaires et réglementaires, l’export est une véritable culture à insuffler aux entreprises tricolores. La France compte aujourd’hui deux fois moins d’exportateurs que l’Italie, et trois fois moins que l’Allemagne.?

Optimisme pour 2016

« Aujourd’hui, 1 % des entreprises françaises concentrent 97 % des exportations. Et sur dix entreprises qui se lancent à l’international, seules trois recommenceront en 2017 », explique M. Subran. Il souligne qu’au-delà des craintes réglementaires et des difficultés d’organisation, les entreprises insistent sur la méconnaissance des outils à leur disposition pour sauter le pas de l’export.
Pour 2016, les experts se veulent cependant plutôt optimistes. « L’effet pétrole devrait perdurer », estime Xavier Timbeau, directeur de l’Observatoire français des conjonctures économiques. De plus, « le ralentissement du commerce extérieur, qui concerne en priorité les pays asiatiques, devrait avoir peu d’effet sur la demande adressée à la France, au contraire soutenue par l’accélération du commerce à l’échelle européenne », estime-t-il. Seul bémol : « la question du tourisme, avec les conséquences des attentats qui pourraient durer dans le temps », prévient M. Timbeau. Moins ouverte, la France est plus protégée en cas de soubresauts mondiaux : les exportations représentent 30 % du produit intérieur brut (PIB) en France contre 45 % en Allemagne.
« En 2016, la demande adressée à la France devrait permettre des exportations additionnelles de 21 milliards d’euros, à peu près l’équivalent de 2015 », calcule M. Subran. Selon lui, « 2016 devrait être l’année de l’investissement plus que de l’export : les entreprises auront intérêt à profiter de la dévaluation de nombreuses monnaies par rapport au dollar pour réaliser des acquisitions dans des pays devenus plus compétitifs, comme le Brésil. »
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